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IN SEEING, THERE IS NO RIGHT NO WRONG

VELIBOR BOŽOVIĆ

5 Janvier - 23 Février 2019

VELIBOR BOŽOVIĆ | IN SEEING, THERE IS NO RIGHT NO WRONG | VUE D'EXPOSITION | GALERIE PATRICK MIKHAIL | 2019

VELIBOR BOŽOVIĆ | IN SEEING, THERE IS NO RIGHT NO WRONG | VUE D'EXPOSITION | GALERIE PATRICK MIKHAIL | 2019

IN SEEING, THERE IS NO RIGHT NO WRONG
IN SEEING, THERE IS NO RIGHT NO WRONG
IN SEEING, THERE IS NO RIGHT NO WRONG

PATRICK MIKHAIL À MONTREAL PRÉSENTE “IN SEEING, THERE IS NO RIGHT NO WRONG” UNE EXPOSITION DE NOUVELLES OEUVRES PHOTOGRAPHIQUES PAR VELIBOR BOŽOVIĆ
 
VELIBOR BOŽOVIĆ
IN SEEING, THERE IS NO RIGHT NO WRONG
 
MONTRÉAL
5 JANVIER AU 16 FÉVRIER 2019
 
VERNISSAGE:
SAMEDI 5 JANVIER 2019
14H à 18h

 
La galerie PATRICK MIKHAIL à Montréal est heureuse de présenter IN SEEING, THERE IS NO RIGHT NO WRONG, une exposition de nouvelles oeuvres photographique par l’artiste Montréalais  VELIBOR BOŽOVIĆ. L'exposition lance notre programme artistique 2019 avec une installation spécifique au site qui explore la véritable nature archivistique de la photographie et sa capacité à défier nos perceptions, à confondre nos sens, à réorganiser notre mémoire, à bouleverser nos récits et à modifier notre paysage psychologique. Cette exposition marque la deuxième présentation de BOŽOVIĆ avec la galerie. Il était précédemment apparu dans LE LONG MOMENT dans le cadre de la contribution de la galerie à Momenta - Biennale de l'image en septembre 2017.

La pratique professionnelle de VELIBOR BOŽOVIĆ repose sur son intérêt pour les archives, la mémoire, la narration et l'histoire, à la fois collective et personnelle. Il explore la manière dont les images, immobiles et mouvantes, influencent la mémoire et leur rôle dans un espace où l’historique, le fictif et le personnel sont en relation. BOŽOVIĆ travaille principalement avec la photographie et la vidéo, mais utilise également d'autres médias et stratégies, comme le son et l'installation. Combinant des éléments d’autobiographie, de documentaire et de récits de fiction, il s’attaque à la malléabilité de la mémoire et soulève des questions sur la manière dont nous nous souvenons du passé et sur le rôle de l’image dans ce processus.

VELIBOR BOŽOVIĆ a grandi à Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine. À ses vingt ans, le pays de sa jeunesse devient une zone de guerre et Velibor passe le temps du siège de Sarajevo à perfectionner ses techniques de survie. En 1999, BOŽOVIĆ s'installe à Montréal où il travaille comme ingénieur dans l'industrie aérospatiale avant de se consacrer pleinement à la création d'images. Il a ensuite obtenu une maîtrise en beaux-arts et un baccalauréat en photographie de l'Université Concordia où il enseigne actuellement. Ses projets ont été soutenus par le Conseil des Arts du Canada et par le Conseil des arts et des lettres du Québec. En 2015, il a reçu la bourse de recherche en art contemporain Claudine et Stephen Bronfman. Son travail a été exposé au Canada et à l’international.

 

 

In Seeing, There is No Right No Wrong

Zeenat Nagree

“Certaines choses émergent des images si vous les regardez suffisamment longtemps.” – W.G. Sebald

Les photographies s’accumulent au fil des ans, les planches-contacts s’empilent, et par un bel après-midi, leur tout décide de s’appeler archive. Cette collection se présente alors comme un assemblage de propositions et d’énoncés sur les différentes façons d’envisager le monde, encadré et fragmenté par un oeil extérieur. De par son ambition, toute archive apparaît infinie. Chaque photographie qu’elle contient a pour tâche de discipliner le temps de telle sorte que vous puissiez dans un même coup d’oeil être en mesure de voir non seulement ce qui y a été capturé au présent, mais tout ce qui y est absent, le passé et le futur. Pendant que l'archive gagne en force, qu’elle essaie par toutes les combines d’englober le monde, certaines images résistent à l'archivage. Elles s'échappent. Elles n’ont aucune fonction utile. Elles refusent d'être indexées. Elles n'offrent aucune donnée. Elles se retirent.

Le retrait est une stratégie pour reprendre des forces, pour récupérer après une période de fatigue, pour permettre les rencontres avec l’imprévu, pour refuser. Il y a du potentiel dans la retenue, dans l’idée de ne pas céder entièrement, d'attendre. Le retrait favorise le recalibrage des stratégies d'écoute et de regard. Les rituels de traitement du contenu et de la forme, et ceux pour déterminer la relation entre les deux, doivent être repensés. Le retrait est une période de suspension et de suspense: est-ce un intérim ou un terminus? Qu'est-ce qui pourrait venir après?

Les images ont le don de brouiller le temps. En les regardant, on ne voit pas ce qu'on a vu. Ceci avait peut-être été placé derrière une vitrine, au beau milieu d’un musée, des corps se déplaçant autour d’un objet à un autre. Mais l'image ne retient que ce qu'elle crée et, sous nos yeux, il y a un cou, une mâchoire ouverte, au bord de l'attaque. Ceci devient si grand que dans son isolement animé, on y reconnaît presque un monument. Et si par un beau jour ou un long soir longtemps après on aperçoit d’autres crocs prêts à mordre, le souvenir refait surface, se superposant au présent, sans égard pour l’inconstance de son propre pouvoir sur notre perception.

Nous ne savons pas où nous sommes. Nous ne pourrions dire quelle heure il est. Comment sommes-nous arrivés ici? Les missiles ont atterri devant nous, le béton s’est fissuré, un hélicoptère est en vol stationnaire. Est-ce une ruine à travers laquelle nous errons ou un réaménagement de l'ordinaire? Il serait peut-être possible de raconter plusieurs histoires à la fois, de regarder vers l’histoire et la violence qu’elle contient pour trouver des indices sur ce tableau, d’utiliser ses pièces pour créer un paysage sur le point de se défaire, de le voir comme une blague sombre déguisée en casse-tête. Tout dépend de la façon qu’une chose est pensée. Les minuscules marques qui tourbillonnent sur fond noir évoquent la matière et le cosmique. Ce pourraient être des images d’une grande tragédie, d’un vide qui ne peut être représenté autrement. En nous déplaçant sur l’échelle de mesure, nous trouverions peut-être d'autres mots pour les décrire. Nous les appellerions défaillances, fantômes, sous-expositions, opportunités évanescentes. Dans l’acte de voir, il n’y a ni justesse, ni faute.*

*Le titre de l'exposition est tiré du fragment d’une phrase du roman “Go, Went, Gone” de Jenny Erpenbeck, traduit de l’allemand par Susan Bernofsky.

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